Artiste en résidence
en 2023

Alexandre
MONTINA

ARTISTE PLASTICIEN

PARCOURS

Alexandre MONTINA grandit dans la région toulousaine, ses semaines en ville et ses week-ends à la campagne. Sans le savoir alors, la différence de temporalité à l’œuvre entre le tissu urbain, dont la configuration et les usagers changent fréquemment, et celle de l’étoffe rurale, où les lieux et les gens s’entremêlent dans les mémoires, va le marquer profondément. Après un bac scientifique – dont il emporte avec lui un goût pour la méthode empirique, il découvre le champ de l’art lors d’une année préparatoire aux Beaux-Arts de Sète et décide de poursuivre ses études à Nantes, où la vivacité de la Loire répond à ses envies de débordement. Il est diplômé d’un DNSEP aux Beaux-Arts de Nantes en 2021.

L’ENGAGEMENT

En tant qu’artiste plasticien, Alexandre aime composer avec une variété de matériaux évoquant le passage du temps, formulant une invitation à ralentir et percevoir l’altération de nos milieux de vie. La contemplation est pour lui le moyen de retisser une vision d’ensemble de notre environnement, où les êtres, flux et choses se contaminent ; où les éléments dissonants de nos imaginaires peuvent enfin cohabiter. Sa quête de lien se mue alors en possibilité de récit, qu’il manifeste par les médiums de l’installation et de l’impression – la première travaillant par essence la rencontre de formes dans un même espace, la seconde s’emparant de ce qui en demeure dans le temps : empreintes, traces, écritures.

LE PROJET ARTISTIQUE

Pour sa résidence au F.A.N, Alexandre se focalise sur l’aspect sculptural de sa pratique et souhaite se saisir de matériaux incongrus tels que le sable et le savon. Tantôt fluides, tantôt solides, ce sont aussi des matières mouvantes : elles voyagent de la plage à la salle de bain et vice-versa, sur les peaux et dans les canalisations. Il pense son espace de travail comme un hybride entre le laboratoire et l’atelier, où des dispositifs autonomes générant des formes sur le temps long de la résidence (par ruissellement, cristallisation, révélation…) côtoieront et inspireront les gestes quotidiens de l’artiste.
« C’est le projet qui guide le médium » selon l’approche d’Alexandre Montina.

Durant 90 jours en résidence d’artiste au cœur du FAN, Alexandre a pu se consacrer pleinement à la recherche, à la création sans pression de résultat. Des conditions uniques et inédites ont été réunies grâce à un financement inédit sur Nantes via du mécénat privé et entrepreneurial loin du sponsoring culturel. Ce fut une première pour le jeune artiste Nantais originaire de Toulouse. Alexandre a obtenu son diplôme de l’école de beaux-arts de Nantes en 2021. Il a répondu à l’appel à résidence.

À sa grande surprise, pour reprendre ses mots, Alexandre a retenu l’attention du collège artistique parmi plus d’une trentaine de candidatures.

Lors de cette résidence, Alexandre MONTINA a rencontré quelques mécènes, a pu échanger avec le collège artistique sur ses inspirations, sur ses méthodologies de travail. Le collège artistique est composé de professionnels de l’art dont les champs d’actions sont pluriels, et habituellement cloisonnés dans leur travail au quotidien. Cette résidence a fait croiser et entrecroiser des perceptions de l’art dans sa plus grande diversité. Cette résidence réunit les amoureux de l’expression artistique.

Retour d’expérience de cette première résidence
avec l’artiste Alexandre MONTINA. Interview :

Quel a été l’objet de vos recherches ?

L’objet de ma recherche s’est porté sur le travail des matériaux pouvant s’altérer dans le temps. Ce goût pour l’altération me suit depuis quelques années déjà. Pour la résidence du fan, je m’étais fixé l’enjeu particulier d’y trouver une forme de stabilité, de solidité dans la durée.

J’ai débuté avec la volonté de travailler le savon. Je l’ai toutefois rapidement mis de côté, alors que je découvrais le latex en me refamiliarisant avec les différents types de moules, nécessaires au moulage. Là où je me sentais limité par les contraintes techniques liées au savon, le latex et ses possibilités m’ont beaucoup inspiré. Sa manipulation était une première pour moi.

Formellement, je me suis dirigé vers des motifs végétaux. La proximité du jardin des plantes avec le lieu de résidence m’a certainement inspiré le temps des pauses déjeuners en extérieur dans ce cadre idyllique.

Enfin, devant chaque choix qui se profilait, j’ai choisi de me laisser guider par les propriétés du matériau, à son essence. En guise d’exemple, la teinte du latex varie naturellement en fonction de son opacité et de son exposition aux UV. J’ai ainsi délaissé les teintures à base de pigments pour le colorer en jouant uniquement avec ses qualités propres.

Vous êtes venu directement sur le travail du latex ?

Non j’ai expérimenté d’autres matières, simultanément. Des pistes multiples ont d’ailleurs vu le jour à la suite de ces expérimentations. S’agissant du modelage et du moulage, il y a bien sûr le couple du plâtre et la terre. La terre permet de façonner des formes. Le plâtre absorbe l’humidité de la terre et en fait l’empreinte. En fonction des matières de destination, je devais ainsi trouver le contre-moule et la matière adaptés.

Je me suis aussi amusé avec l’alginate, une poudre à base d’algue. Celle-ci génère un moule souple et flexible permettant d’y insérer par exemple une main, un bras et de le retirer facilement. Avec le temps, l’alginate se solidifie et j’ai pu pressentir la réalisation de futures pièces dans cette matière alliant légèreté et fermeté. Autrement et tant qu’elle est humide, on peut y couler du plâtre. Je suis souvent revenu au plâtre, avec lequel j’ai aussi réalisé les matrices de mes formes en latex.

J’ai également réalisé des moules en silicone pour accueillir de la résine et repris mes expérimentations avec le sable, nécessitant lui-même la réalisation d’une autre série de moules. Le sable est une matière friable, néanmoins capable d’épouser des formes et de les conserver (pour peu que le moule soit bien réalisé !) : une bouteille de sable, des pavés de sable, etc. On s’imagine que les sculptures en sables sont terriblement fragiles. Or avec une certaine alchimie de matériaux naturels, on peut rendre l’objet transportable et le tenir dans le temps.

Y aura-t-il une trace de votre temps de recherche ?

Mon protocole de travail était similaire à celui d’un scientifique. Je me devais donc de retranscrire mes expériences dans le détail de la réalisation, pour ne rien perdre de ce travail. J’ai donc tenu un journal de résidence, où se mêlent comptes-rendus, schémas et vues d’artiste. Lorsque des pièces commençaient à se présenter de façon plus précise, j’en réalisais un dessin plus poussé.

Ratures et observations de mes échecs y figurent également. L’espace et le temps de la résidence m’a justement permis de faire des erreurs. J’en suis reconnaissant. C’est un confort créatif et financier de ne pas avoir à diviser son temps entre un travail extérieur et un temps de création, souvent non rémunéré.

Le fait d’avoir un lieu permet de réaliser des coupures mais aussi de construire des temps de travail adapté à l’énergie des journées. L’inspiration arrive bien souvent lors des moments de repos. La création ne se confine pas uniquement au temps de présence en atelier, c’est un travail de fond.

Et transposer mon travail par écrit et par des dessins m’a permis de garder le fil conducteur et de m’assurer la poursuite de mes recherches au-delà de la résidence. Cela me permettra d’en varier les paramètres et de les reproduire dans d’autres contextes de création.

Avez-vous eu l’impression d’avancer sur votre travail artistique ?

Il y a eu beaucoup de remises en question. J’ai pu aller vers de nouvelles directions. Il s’agissait de mon premier temps de résidence après mes études. J’y ai pu traverser une temporalité toute autre du temps de création, plus organique. Sans la résidence et l’intitulé de la résidence qui portait aussi sur la sculpture, j’aurais continué sur des assemblages de volumes au sein d’installations. Dans le travail, je suis allé vers l’objet unique.

Jusque-là, je pensais mes pièces plutôt pour un temps d’exposition, plutôt court. J’ai maintenant envie que les œuvres perdurent au-delà de l’exposition, ce qui me permettra de penser l’altération des matières sur des temps beaucoup plus étirés !

Cette résidence va-t-elle vous conduire vers une exposition ?

Je dois d’abord finir les pièces en cours et créer un lien entre elles, avec d’autres formes.

J’ai coulé le latex dans des moules en plâtre reprenant des formes d’écorce d’arbre. Reliées entre elles, cela forme un rideau de transparence, ou disons translucide. Ce rideau d’écorces en latex pourrait paraitre fragile mais il bénéficie d’une grande élasticité, chaque écorce étant reliée à ses voisines par une nouvelle couche de latex. Je dois poursuivre « l’impression » des écorces individuelles sur les plaques de moulages puis en terminer l’assemblage.

Le latex a un aspect très sensible proche de la peau. Cette tactilité se retrouve aussi dans le sable qui s’érode. Le sable m’évoque l’univers de la construction ou de la plage. J’ai utilisé ce matériau pour reformer des pavés, puis des bouteilles à la mer. Figé, le sable défit la gravité et je cherche encore la forme qui jouera de cet équilibre.

Je souhaite également pousser les possibles du latex en volume et poursuivre les recherches entamées avec l’alginate notamment. Pour créer un corpus de pièces tendres, entre transparence des unes te fragilité des autres.

Il y a donc de nombreux points à relier et à creuser davantage.

Avez-vous des pistes à explorer sur ce jeu de transparence ?

Oui, l’envie de manipuler la résine est arrivée assez tôt durant la résidence. Mais la dangerosité de l’usage de la résine dans un milieu fermé ne m’a pas permis de réaliser ce travail. La résine m’offrirait un nouvel horizon sur la transparence. J’y vois notamment la réalisation d’une multiplicité de pavés en résine, dans lesquels seraient emprisonnés des végétaux. L’œuvre est dessinée sur mon cahier d’artiste. À moi de la réaliser, peut-être dans un autre temps de résidence et dans un autre lieu…

Le F.A.N

Fonds dédié aux Artistes en résidence à Nantes.

Le FAN a pour ambition de soutenir la création artistique, dans les arts visuels suivants : peinture, sculpture, dessin et vidéo.

Le FAN prend en résidence Alexandre MONTINA pour l’année 2023.

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L’offre mécénat vous intègre dans un club privé de 15 mécènes

L’offre mécénat :

  • a) Le FAN vous invite à des rencontres durant l’année pour échanger avec les artistes en résidence.
  • b) Le FAN vous fait accéder à un week-end annuel découverte d’une ville européenne ou internationale dans sa dimension artistique.
  • c) Invitation au vernissage de l’exposition du travail créatif de l’artiste à la fin de sa résidence.

Et seulement pour le mécénat entreprise

  • d) A la demande du mécène, son entreprise peut faire mentionner son logo sur l’ensemble des supports de communication du FAN. Le FAN autorise le mécène à utiliser l’image du FAN sur les supports de communication de l’entreprise (seulement pour le mécénat pack 25).
  • e) Le mécène et le FAN organisent une rencontre de la résidence d’artiste avec les partenaires ou les équipes de l’entreprise mécène.


    Quels sont les avantages fiscaux du fonds de dotation ?

    • Les avantages fiscaux sont ceux réservés au mécénat pour les entreprises, et pour les particuliers par les articles 200 et 238 bis du code général des impôts.
    • Les entreprises qui consentent des dons au profit d’un fonds de dotation peuvent ainsi bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 60 % du montant des versements, dans la limite de 5 ‰ du chiffre d’affaires. Les particuliers qui consentent des dons au profit d’un fonds de dotation bénéficient d’une réduction d’impôt sur le revenu (IRPP) égale à 66 % du montant des sommes versées, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
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    Votre société réalise 2.000.000 d’euros de chiffre d’affaire, vous pouvez verser 10.000 Euros , vous aurez droit à une réduction de votre imposition sur les société de 6.000 Euros

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