Artiste en résidence en 2024

Elisabeth
WADECKI

ARTISTE PEINTRE

PARCOURS

Elisabeth Wadecki est née à Zürich de père polonais et de mère française. Elle vit et travaille depuis plus de 35 ans dans la région nantaise.

Après un bac scientifique, elle se forme cinq années à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Nancy en section Art, y pratique le dessin de nu, la gravure, la photo et l’installation.

Au cours de ses études se dessine son métier de costumière exercé durant 20 ans tant pour le théâtre que pour la danse. Mais aussi, durant 5 ans, Elisabeth a été également créatrice textile de pièces uniques inspirée du obi japonais ; ceintures de geisha.

Depuis 2007, seule demeure son activité d’artiste qu’elle partage entre la peinture et l’installation.

L’ENGAGEMENT

Longtemps, les fibres végétales et textiles ont occupé une place prépondérante dans sa pratique artistique. Ses installations souvent présentées au sol déployaient un paysage mémoriel, où s’entrelacent histoire intime et destin collectif. Fille d’un grand résistant Polonais, Elisabeth est marquée par l’histoire de l’exil.

Depuis 2012, la peinture s’est imposée à elle. Elle s’exprime dans le champ d’une abstraction narrative, puisant une thématique dans le ventre de la nature toute en harmonie avec sa vie à la campagne et sa pratique quotidienne du Yoga.

Comme le souligne Hélène POISOT, commissaire d’exposition : « Ses propositions sont l’abréviation graphique de paysages aux frontières de l’abstrait et de la suggestion, fil conducteur favorisant le thème de la fragilité, de la disparition, du déplacement qui habite depuis longtemps son travail. »

LE PROJET ARTISTIQUE

Au cours de sa résidence du FAN au Lieu Unique à Nantes, Elisabeth WADECKI poursuit ses recherches sur une « peinture installée » et appréhende sa dernière série de peinture découpée à travers de très grands formats. Ce changement d’échelle exige de l’artiste une nouvelle articulation dans tout ce « marcottage » de matériaux (calque, toile, papier chinois et non-tissé), dans toutes ces dissonances picturales, pour trouver une circulation plastique cohérente. Et c’est ce système d’assemblage qui en soi constitue un intérêt pour l’artiste.

Parallèlement, elle choisit d’explorer des zones d’inconfort pour elle, nouveaux formats, outils et supports pour développer plus avant son système de narration modulable, cette fois sur toile et châssis sur la base de deux formats (65×130 et 80×130).

Sa peinture et ses installations se font l’écho de ses préoccupations existentielles, d’un monde fragile en mutation et peut-être , par extension, d’une peinture menacée ?…

Retour d’expérience de cette première résidence
avec l’artiste Elisabeth WADECKI. Interview :

Dans quelle dynamique êtes-vous arrivée en résidence du FAN au lieu unique à l'automne ?

Je suis arrivée avec beaucoup d’enthousiasme, en ayant hâte de travailler ! Oui, le travail était amorcé depuis le printemps. Dans un premier temps j’ai eu besoin de reprendre le travail des Marshlands et d’éprouver ce travail à une nouvelle échelle plus grande. Dans un deuxième temps j’ai poursuivi le projet de recherche d’une peinture modulable, projet ébauché depuis quelques mois déjà. J’ai donc commencé la résidence en sachant vers quoi j’allais mais ne mesurant pas bien sûr ce qui allait se passer.

Est-ce que vous avez cherché une nouvelle technique ou vous avez poursuivi dans ce que vous connaissiez déjà ?

Non, j’avais vraiment l’envie de vivre ma peinture autrement, de l’appréhender différemment, d’aller dans des zones d’inconfort. J’ai essayé de nouveaux matériaux, de nouvelles qualités de toile, du calque, et qui ont induit des outils un peu différents. J’ai été surprise par ces nouveaux axes de développement. J’ai ressenti des instabilités, des moments un peu déconcertants, surprenants. Je n’ai jamais été découragée. J’ai plutôt accepté de lâcher prise, de ne rien jeter, et d’accepter ce qui advenait dans la peinture.

On a pu voir des photos accrochées au mur dans votre atelier de résidence ? C’est votre source d’inspiration ?

En quelque sorte, je suis toujours entourée de nombreuses photos, accrochées dans l’espace de l’atelier. Comme une référence à ce territoire de marais qui est ma source inspirante.

Comment procédez-vous dans cette recherche picturale, cette recherche chromatique ?

Je prends donc beaucoup de photos lors de mes balades. Je les tire, et elles me servent d’étalonnage chromatique en quelque sorte, elles me permettent de fabriquer ma palette de couleurs. Je ne fais jamais de croquis préliminaire à une toile, ce ne sont que les couleurs préparées à l’avance qui me permettent de démarrer le travail pictural. Elles constituent le lien vraiment direct entre la réalité et ce qui va devenir un travail aux consonances abstraites. Mon travail est à la fois narratif et s’inscrit dans l’abstraction.

La connexion entre le réel et la peinture s’opère vraiment par le biais de la couleur. Car il n’est pas question de représenter la réalité du motif, mais juste de m’approcher au plus près de cette nature par cette palette de pigments, et ainsi de pouvoir traduire l’essence de ce que je vois

Vous avez parlé du geste, pendant toute la résidence. La résidence a eu quel impact sur votre geste ?

Mon geste a dû s’adapter au support et à l’outil. Par exemple, ce matin j’ai utilisé de très grosses brosses à pochoir. C’est nouveau pour moi. Cela induit une nouvelle gestuelle, une nouvelle tenue dans la main de l’outil, qui correspond tout à fait à la matière aquarellée de ma peinture, très liquide, avec beaucoup de liant et d’eau et qui a provoqué de belles surprises picturales sur le calque ! La toile blanche que j’ai utilisée durant ces derniers mois est très lisse, de grain très fin et qui comme le calque a accueilli l’acrylique avec des résultats inattendus. Tout ce travail en « eau » a induit une pratique exclusivement au sol, que je pratique finalement assez peu dans mon atelier par manque de place.

Et cette nouvelle posture de peintre m’a donné une grande liberté, plus de légèreté, de détachement vis-à-vis du motif.

Les Marshlands ont également été réalisés au sol, travail de découpage, assemblage, collage, marouflage, tout se fait de longues semaines à quatre-pattes.

Alors justement, on va parler du travail en soi, de la direction que vous avez prise, (4:41) donc vous parlez de Maschlands ?

Maschlands, marais en français, c’est un travail qui a été amorcé en 2021 sous le terme Archipels. Ces deux séries évoquent le même territoire. C’est une nature singulière, toute en transformations, menacée par les changements climatiques qui m’inspire depuis très longtemps, et qui a donné lieu à des formes plastiques très différentes, jusqu’à cette peinture découpée que je continue d’explorer.

Dans votre création en résidence, il y a eu différents supports, il y a eu du papier, il y a eu de la toile brute, comme vous dites, il y a eu aussi du calque ?

Oui, j’ai découvert le calque polyester. J’ai approché ce matériau au printemps dernier, peut-être en avais-je un bout à l’atelier, je ne sais plus. Toujours est-il que sa texture m’a plu, sa souplesse et sa robustesse, son côté charnel presque. Je suis très séduite et je vais aller sans doute plus loin avec ce matériau.

Le travail en résidence, c’est une première ?

Oui, tout à fait. Mon travail d’artiste est solitaire mais ce qui change ici au Silo c’est le rapport à l’espace. Mon atelier est trop petit pour y développer tout ce dont j’avais envie, il me fallait plus d’espace et c’était bien l’objet de ma demande en répondant à la proposition de résidence du FAN.

Est-ce qu'il y a un avant et un après, à la fois artistique, mais aussi dans le regard de votre travail ?

Oui très certainement. Cette résidence m’a donné une nouvelle énergie, une forme de liberté, elle a été une bulle de création, où l’intime et le professionnel ne se mêlaient pas, et cela m’a fait beaucoup de bien.

Oui, ça a été vraiment formidable. Parce que je n’avais jamais quitté mon atelier depuis dix-sept ans ! Parce que de nouveaux mécanismes se sont mis en place.

Dans le temps de la résidence, il s’opère une réelle continuité dans la création tout au long de la journée, en tout cas je l’ai vécu ainsi. Ce temps s’articule autour de la pratique réelle picturale, mais aussi autour d’un temps pour la lecture, E.Chillida et M.Frydmann m’ont accompagnée durant tout ce temps, et puis il y a un temps pour l’écriture, l’écoute du silence, le temps pour regarder tout simplement, regarder ce qui est advenu là dans l’espace de l’atelier, m’asseoir et regarder…

J’ai pris conscience que je ne prenais pas ce temps-là justement chez moi, dans mon atelier, ou pas assez régulièrement. Parce-que je peux quitter l’atelier, le temps nécessaire pour le séchage de la peinture, pour aller à mon bureau, vaquer à autre chose. Au Silo, j’ai beaucoup produit, et j’ai su m’octroyer ces temps de recul, de mise à distance, de lecture-nourriture indispensable et d’écriture, de questionnement.

Vous avez rencontré du monde sur votre atelier en résidence ?

Oui l’accueil du Lieu Unique pour la résidence du FAN a facilité les rencontres notamment la dernière semaine de ma résidence où j’ai accueilli un petit public. La situation géographique du Lieu-Unique, sa visibilité ont pu faciliter la venue de certaines personnes.

J’ai rencontré le collège artistique et les mécènes du FAN qui ne me connaissaient pas, des artistes et certaines personnes des institutions nantaises.

Nous arrivons à la fin de la résidence. La durée de 3 mois est-elle suffisante ?

J’ai beaucoup produit, mais il y avait comme une urgence à créer! Et je pense que si la résidence avait été plus longue, malgré cette énergie formidable qui m’habitait, j’aurais pris davantage mon temps… Ça a été très joyeux et très léger pourtant. Après trois mois sans relâche j’éprouve oui la nécessité d’une pause, qui finalement se présente bien à propos.

Quelle est la suite de votre travail après cette résidence ?

Oui, bien sûr il va y avoir une suite ! Le travail a eu lieu au Silo, il a besoin d’une phase de décantation, avant que je puisse rebondir, poursuivre, me servir de tout ou partie de cette production. Va se poser très vite la question de la présentation de ces deux séries. Comment installer ces œuvres, au mur, au sol, dans quels lieux ? Ces deux axes de travail, Marshlands et la Peinture modulable ont besoin d’espace pour exister pleinement, peut-être des Centres d’Art ? Je vais devoir très certainement entamer un travail de prospection.

Je pense que cette résidence, dans cet espace particulier de l’atelier du Silo, au sein du Lieu-Unique, a levé chez moi des barrières, a impulsé une nouvelle énergie, tangible, à mon travail, qui peut en légitimer maintenant l’exposition dans des institutions.

Le F.A.N

Fonds dédié aux Artistes en résidence à Nantes.

Le FAN a pour ambition de soutenir la création artistique, dans les arts visuels suivants : peinture, sculpture, dessin et vidéo.

Le FAN prend en résidence Elisabeth WADECKI pour l’année 2024.

Vous souhaitez devenir Mécène ?

L’offre mécénat vous intègre dans un club privé de 15 mécènes

L’offre mécénat :

  • a) Le FAN vous invite à des rencontres durant l’année pour échanger avec les artistes en résidence.
  • b) Le FAN vous fait accéder à un week-end annuel découverte d’une ville européenne ou internationale dans sa dimension artistique.
  • c) Invitation au vernissage de l’exposition du travail créatif de l’artiste à la fin de sa résidence.

Et seulement pour le mécénat entreprise

  • d) A la demande du mécène, son entreprise peut faire mentionner son logo sur l’ensemble des supports de communication du FAN. Le FAN autorise le mécène à utiliser l’image du FAN sur les supports de communication de l’entreprise (seulement pour le mécénat pack 25).
  • e) Le mécène et le FAN organisent une rencontre de la résidence d’artiste avec les partenaires ou les équipes de l’entreprise mécène.


    Quels sont les avantages fiscaux du fonds de dotation ?

    • Les avantages fiscaux sont ceux réservés au mécénat pour les entreprises, et pour les particuliers par les articles 200 et 238 bis du code général des impôts.
    • Les entreprises qui consentent des dons au profit d’un fonds de dotation peuvent ainsi bénéficier d’une réduction d’impôt à hauteur de 60 % du montant des versements, dans la limite de 5 ‰ du chiffre d’affaires. Les particuliers qui consentent des dons au profit d’un fonds de dotation bénéficient d’une réduction d’impôt sur le revenu (IRPP) égale à 66 % du montant des sommes versées, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
    • Enfin, les dons et legs consentis au profit des fonds de dotation sont en principe exonéré de droits de mutation (article 795, 14° du code général des impôts).

    Exemple :
    Mécénat entreprise
    Votre société réalise 2.000.000 d’euros de chiffre d’affaire, vous pouvez verser 10.000 Euros , vous aurez droit à une réduction de votre imposition sur les société de 6.000 Euros

    Mécénat particulier
    Vous êtes un particulier, vous payez 20.000 euros d’impôt sur le revenu, vous pouvez verser 10.000 euros de mécénat. Votre impôt sur le revenu passera de 20.000 euros, à 13.400 Euros, soit une baisse d’imposition de 30%